Comprendre la notion de handicap

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Le handicap peut être défini pour un individu comme la conséquence de déficiences ou de troubles sur la réalisation d’activités ou sur la participation à la vie en société, dans un environnement donné

D’après la loi du 11 février 2005, pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, le terme de handicap est défini ainsi : « constitue un handicap toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant ».

Le taux de prévalence des handicaps de l’enfant n’a pas diminué durant les dernières décades en France comme à l’étranger, la proportion d’enfants déficients est proche de 2 % tous handicaps confondus. Source : 1.12.2014 :Collège National des Pédiatres Universitaires (CNPU)

comprendre le handicap

 

LES DIFFERENTES FAMILLES DE HANDICAP

  • Les handicaps physiques : ils comprennent les handicaps moteurs, mais aussi les défaillances des organes (insuffisances cardiaques ou respiratoires, par exemple).
    • Les déficiences motrices (ou handicap moteur) : Caractérisées par un dysfonctionnement ou une réduction de l'activité physique d'un individu (absence de mobilité, mouvements parasites), les handicaps moteurs touchent les membres, le tronc ou la tête. Ils viennent au second rang dans les estimations consacrées aux handicaps sévères chez les jeunes. Mais ce handicap moteur qui représente l'image collective même du handicap recouvre différentes origines :
      • Les lésions de la moelle épinière provoquent en fonction de leur localisation une paralysie des membres inférieurs (paraplégie) ou des quatre membres (tétraplégie).
      • L'infirmité motrice cérébrale résulte de lésions cérébrales intervenant avant ou autour de la naissance (le plus souvent un accident vasculaire cérébral). Elle peut revêtir différents degrés de sévérité : de la tétraplégie à une marche difficile. Enfin, ce handicap moteur est rarement isolé et les troubles associés peuvent gêner les acquisitions scolaires.
      • Les myopathies recouvrent différentes maladies neuromusculaires d'origine génétique : la myopathie de Duchenne, la dystrophie myotonique de Steinert  et de très nombreuses pathologies rares. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l'Association française contre les myopathies.
    • Les déficiences viscérales et générales : Longtemps méconnues en tant que handicap, il s’agit de troubles de la santé invalidant pouvant atteindre les organes internes vitaux (cœur, poumons, reins...). Ce sont des maladies organiques comme : l’insuffisance respiratoire (mucoviscidose....), l’insuffisance cardiaque, rénale, immunitaire (sida…) ; les cancers ; certaines maladies rhumatoïdes ; des troubles musculo-squelettiques (douleurs articulaires…). Notons également le cas des épilepsies sévères (syndrome de West, de Lennox-Gastaut, de Landau-Kleffner…) qui peuvent induire des retards mentaux ou une perte du langage.  Ces maladies peuvent être momentanées, permanentes ou évolutives. Ces déficiences constituent souvent un handicap non visible.
    • Plus rarement qualifié comme tel, certains retiendront un handicap esthétique. En effet, les séquelles esthétiques d'un accident ou d'une affection délabrante ne sont pas sans conséquences dramatiques pour la vie sociale et l'insertion professionnelle.
  • Les handicaps mentaux : peuvent se définir comme la conséquence d’une déficience intellectuelle. Cette dernière peut être considérée comme une capacité plus limitée d’apprentissage et un développement intellectuel significativement inférieur à la moyenne. Il se traduit par des difficultés plus ou moins importantes de réflexion, de conceptualisation, de communication, de décision, etc. Parmi les causes les plus fréquentes on retrouve, entre autres, dans cette catégorie, des maladies génétiques comme le syndrome de Down (ou Trisomie 21) ou le Syndrome de l’X fragile.
  • Les handicaps cognitifs : sont la conséquence de dysfonctionnements des fonctions cognitives prenant la forme de troubles de l’attention, de la mémoire, de l’adaptation au changement, du langage, des identifications perceptives (gnosies) et des gestes (praxies). Le handicap cognitif n’implique pas de déficience intellectuelle mais des difficultés à mobiliser ses capacités. On distingue souvent :
  • Les handicaps psychiques : sont quant à eux, la conséquence de troubles psychiques invalidants. Ils ont, dans la majorité des cas, pour origine une pathologie neurologique ou psychiatrique et n’impliquent pas de déficience intellectuelle. Ils peuvent notamment se traduire par des angoisses, des troubles cognitifs (mémorisation, attention, capacités d’organisation, d’anticipation, adaptation au contexte de la situation) et des difficultés dans la relation à autrui et la communication. Dans cette famille, dont les frontières ne sont pas encore complétement définies, on peut retrouver les handicaps liés aux conséquences des psychoses, comme la schizophrénie, le trouble bipolaire, des troubles graves de la personnalité, et certains troubles névrotiques graves comme les TOC (troubles obsessionnels compulsifs) pour n’en citer que certains.
  • Les handicaps sensoriels : résultent de l'atteinte d'un ou plusieurs sens. Ils se caractérisent majoritairement par des incapacités issues d'une déficience auditive ou visuelle. Cette catégorie regroupe ainsi les personnes malvoyantes et les personnes malentendantes. Par ailleurs, des séquelles de traumatismes crâniens peuvent aussi altérer l’odorat (anosmie) et en répercussion, le goût.

Quand les handicaps se conjuguent au pluriel : Les handicaps ne sont pas toujours aussi bien différenciés, ainsi plusieurs combinaisons de déficiences permettent une autre classification :

  • Le polyhandicap correspond à l'association de déficiences motrice et intellectuelle sévères associées éventuellement à d'autres déficiences, et entraînant une restriction extrême de l'autonomie. La plupart de ces situations sont liés à des malformations et des maladies affectant le fœtus et l'embryon, ainsi qu'une grande prématurité.
  • Le plurihandicap ou multihandicap est défini par l'association de plusieurs déficiences ayant approximativement le même degré de gravité. Ces situations posent des problèmes de prise en charge, car les capacités intactes ne permettent pas toujours d'utiliser les moyens de compensations habituels. On pense ainsi à des sourds-aveugles ou des infirmes moteurs cérébraux sourds.
  • Le surhandicap correspond à l'aggravation d'un handicap existant du fait des problèmes relationnels qu'il provoque. Ainsi, lorsqu'ils surviennent chez l'enfant, des handicaps sensoriels ou intellectuels peuvent altérer son développement psychique.